Préface de Thierry Sinda
Henri Moucle est incontestablement une curiosité montmartroise, un poète noir amoureux du village parisien de Montmartre où il a grandi dans les années 40 après être né sur les bords de la Seine. Je me mire dans ses yeux vieux pleins d’anecdotes historiques, et je bois goulûment son accent titi parisien sous sa peau noire en me souvenant, avec plaisir, que jeune, j’avais moi-même écrit jadis dans le poème Vie parisienne : « j’ai planté mon arbre à Paris / Et la Seine parisienne / Coule / Dans mes veines / Sous ma peau noire » (in Voyage en Afrique à la recherche de mon moi enivré, éditions Atlantica-Séguier, Paris-Biarritz 2003). La Seine ne charrie plus seulement nos peines d’amour comme le chantait Apolinaire : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine / Et nos amours / Faut-il qu’il m’en souvienne / La joie venait toujours après la peine » (in recueil Alcool, Mercure de France, Paris 1913) ; la Seine d’aujourd’hui charrie le sang des parisiens de toutes les couleurs dans un tableau exceptionnel qui dessine le Paris nouveau.