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La plage ressemblait à une photographie : un ciel de plomb, une eau comme de l’huile. Un jeune garçon, à quelques pas de moi, s’avança vers l’eau et se trempa jusqu’aux genoux. Une dame âgée, peut-être sa grand-mère, le regardait fixement. Mais quand l’enfant revint vers la tente de toile, le regard de cette femme ne dévia pas d’un centimètre. Elle continuait à fixer l’eau d’un air hébété… Bientôt, la plupart iraient déjeuner, les bras chargés de toutes ces choses inutiles qu’on apporte à la plage… Mais l’heure avançait et ils ne bougeaient pas.
Extrait de la nouvelle "Les puces de sable..."
Les nouvelles sont pour Laguionie ce que les « pafinis » sont aux « toupins » dans l’un de ses derniers films... Lorsqu’elles sont ainsi ouvertes, les nouvelles rappellent aux êtres limités que nous sommes, tous ceux des films, des romans, des idées... des êtres qui ne verront jamais le jour, dont le nombre est infini. Par là, elles nous rappellent l’imposture de ce qui se donne pour réel.
Dominique Frot
directrice de collection
Les puces de sable
Plage privée
La photographie
Un suicide manqué
La statue de la liberté
Dans les allées du jardin d’acclimatation
Inconscience
L’autre
Lili
Les fleurs du temps